Trois questions à Bob De Brabandere

01 Oct 2024 | Nouvelles

Bob de Brabandere est Président du Vlaams Belang bruxellois et il est fraîchement élu au sein du Parlement bruxellois où il sera chef du groupe parlementaire du Vlaams Belang, il y fera retentir la voix du bon sens en équipe avec Sonja Hoylaerts. C’est donc le moment ou jamais de lui poser trois questions.

VB Bruxelles : En ce début de législature, comment jugez-vous le bilan du gouvernement bruxellois sortant sur le plan de la sécurité ?

BDB : Les responsables bruxellois ont élevé la politique de l’autruche au niveau d’un des beaux-arts. C’est la politique du «circulez, il n’y a rien à voir», mais en même temps les Bruxellois sont régulièrement confrontés à ces images révoltantes de violence gratuite dans la capitale. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une fusillade n’ai eu lieu dans l’une ou l’autre commune et le déni de réalité par le monde politique prend des proportions ubuesques. On se souvient du mot légendaire prononcé par l’ancien bourgmestre de Bruxelles-ville Freddy Thielemans (PS). Après une fusillade à la Kalachnikov en plein jour, celui-ci avait déclaré: «Ce qui s’est passé est certainement grave, mais pris dans son ensemble ce n’est qu’un fait divers». Il avait été soutenu par son camarade de parti Philippe Moureaux alors encore bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean. Le même Philippe Moureaux qui avait qualifié le concept de tolérance zéro de «slogan politique». Malheureusement, ces déclarations auraient pu être prononcées par des politiciens de gauche à l’heure actuelle.

Ce ne sont donc pas seulement les images de la violence, mais surtout la réaction politique à celle-ci, ou surtout son absence, qui font à chaque fois des dégâts irréparables à la réputation de Bruxelles. Qui veut vivre dans une ville, ou même la visiter, où la violence est excusée? Bruxelles a une mauvaise réputation auprès de nombreux non bruxellois pour qui cette ville est, je cite: «un endroit à éviter car il est sale et dangereux». Le gouvernement bruxellois de gauche sortant a refusé de prendre ses responsabilités au sujet de la sécurité de nos concitoyens durant toute cette législature. Nous verrons si les prochains gouvernements, au fédéral et au régional, sauront changer de cap en appliquant en tout ou en partie les propositions du Vlaams Belang. Les paris sont ouverts… 

 

VB Bruxelles : Alors, que faire?

BDB : Le grand défi auquel le monde politique bruxellois doit s’atteler ces prochaines années est sans conteste de redonner une image positive à notre ville. Cela ne peut se faire qu’en nommant clairement les problèmes et en remplaçant les vieilles recettes boiteuses par d’autres politiques qui garantissent le succès. Pour cela, il ne faut pas hésiter à trouver l’inspiration à l’étranger. Au début des années nonante du siècle passé, la criminalité avait pris des proportions jamais vues à New York. Big Apple subissait alors, comme Bruxelles aujourd’hui, un déficit d’image considérable. La ville avait la réputation d’être sale et dangereuse au point d’être surnommée «la cité de la peur». Mais le Maire Giuliani et le commissaire William Bratton ont résolument pris le taureau par les cornes. Leur philosophie était celle de la tolérance zéro et de la «réparation de la vitre brisée» (si un bris de vitre n’est pas vite réparé, le reste du bâtiment sera rapidement la proie du vandalisme). Une intervention résolue et rapide contre les petites contraventions aux règles empêche la grande criminalité de se développer. Les promoteurs comme les adversaires de cette politique reconnaissent aujourd’hui qu’elle a littéralement renversé la vapeur à New York. Il est donc évident qu’une collaboration loyale entre le monde politique et la police porte ses fruits et c’est précisément ce dont Bruxelles a vraiment besoin. L’application du principe de la Tolérance Zéro est la première étape qui doit mener à l’assainissement. Sans sécurité, pas de liberté, pas d’essor économique, pas de vie sociale. Il faut agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.

VB Bruxelles : La gauche accusent systématiquement les services de police de tous les maux de la terre, que faut-il en penser?

BDB : Les responsables politiques de gauche doivent commencer par cesser d’essayer de «comprendre les motivations profondes» des fauteurs de troubles, des auteurs de violences extrêmes et des criminels en général. Qu’ils cessent de leur manifester la moindre sympathie. Cette criminalité rend la ville invivable et toute tolérance est perçue comme de la faiblesse et comme une invitation à poursuivre leur trajet criminel. Il faut mener la vie dure à ceux qui ont décidé de ne pas respecter nos lois. Mais avant tout, nous devons enfin donner à nos policiers sur le terrain le soutien politique nécessaire. Les gens qui risquent leur vie chaque jour pour assurer notre sécurité méritent d’être respectés et encouragés par le monde politique. Aujourd’hui c’est l’inverse qui se passe. Ensuite, il est important que la justice suive. Rien n’est plus frustrant que de faire un travail qui ne livre aucun résultat concret. Souvent, les émeutiers et les criminels arrêtés sont rapidement remis en liberté. La boutade selon laquelle les crapules sont plus vite de retours dans leur quartier que la police est malheureusement le reflet de la réalité.

Bruxelles dispose d’un très grand potentiel, mais pour transformer ce potentiel en réalité, il faut abandonner les recettes désastreuses du passé. Après trente ans de stagnation, Bruxelles, sa police et sa population méritent un changement radical et salvateur. Ce sera le sens de notre travail au sein du Parlement bruxellois.