TRIBUNE LIBRE: A DROITE, SANS COMPLEXES
On a suffisamment glosé sur les notions «de droite» et «de gauche» en politique. Entre le «ni gauche ni droite» des uns et le «à la fois la droite et la gauche» des autres, mon cœur ne balance pas vraiment.
Sur la scène politique, les libéraux se veulent «de progrès», tandis que les socialistes se veulent partisans de «l’économie de marché». Les sociaux-chrétiens ne veulent plus être chrétiens, ils se contentent de se déclarer démocrates et humanistes et même aujourd’hui «engagés», ce qui ne veut pas dire grand-chose. Les verts assument plus ou moins leurs racines idéologiques, c’est-à-dire le gauchisme autoritaire pour «faire le bonheur des gens malgré eux» et les communistes du PTB font beaucoup d’efforts pour faire oublier que le camarade Staline est leur héros.
Je suis, pour ma part, l’ennemi du socialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses variantes: syndical, socialiste affirmé, social-chrétien, libéral de progrès, écologie dictatoriale et marxisme intégral. Ils sont tous universalistes, partisans du multiculturalisme et adeptes du mythe égalitaire. Ils forment ensemble un complexe politique fonctionnant dans la même logique et ils forment ce qu’il est convenu d’appeler «le Régime en place» qui détient tous les pouvoirs.
Si l’on admet que tous ces partis sont de gauche, il m’est d’autant plus facile de me définir de droite. Une droite radicale et sociale, basée sur le droit et le sens des responsabilités. Une droite sans tabous, sans hypocrisie et sans complexe. Ma droite est identitaire et élitiste. Nos élites se trouvent d’ailleurs dans toutes les strates socio-culturelles et socio-économiques de notre société. Elles sont le moteur de notre société. Cette aristocratie du mérite doit être reconnue, encouragée et honorée.
Oui, il y a des citoyens qui, par leurs qualités et leur travail, du professeur d’université au balayeur, valent plus que d’autres et oui, il y a des parasites qui paralysent notre société.
L’égalitarisme est niveleur et ne repose sur aucune base scientifique, elle n’est qu’une vue de l’esprit qui perturbe l’ordre naturel des choses. La nature n’est pas égalitaire. Le principe d’«égalité des chances» est un concentré d’absurdité. Faut-il vraiment rappeler que la «chance» est par définition aléatoire et qu’elle échappe donc à l’emprise des hommes. Oui à l’égalité des droits et des devoirs, qui est la base d’une société juste et saine. Et donc, non aux «discriminations positives» et autres wokeries farfelues. Oui à la responsabilité qui donne aux femmes et aux hommes leur place et leur valeur dans l’organisation sociale. Non à l’interventionnisme de l’Etat dans la vie des gens, dans la vie économique et la vie culturelle. L’Etat doit être le garant du respect des lois par tous, sans exceptions, mais sans plus. Oui à la solidarité avec son «prochain» et oui au droit de se sentir moins solidaire avec son «lointain».
Oui à l’ouverture sur le monde et non, le monde n’est pas un village. Je préfère l’endroit où je suis né et où j’ai grandi à tout autre endroit sur terre. Je ne suis pas un «citoyen du monde», je suis citoyen de l’endroit où se trouvent les gens que j’aime et mes cadres de références que je considère comme supérieurs à tout autre. Je suis de droite et je ne me sens coupable de rien. Je suis debout, épris de liberté et je refuse, comme le troupeau bêlant et geignant, de porter le poids du monde sur mes épaules. Je suis de droite parce que je crois au génie de nos peuples européens et parce que je crois que rien n’est irréversible.
Dites à ceux qui pensent que nous sommes des égoïstes repliés sur nous-même que le nationalisme est d’abord et avant tout un acte d’amour pour son propre peuple et pour son histoire. Nous méprisons les nihilistes qui préfèrent l’ailleurs au ici et l’utopie multiculturelle à notre culture multimillénaire.
Patrick Sessler
Ancien député bruxellois