Seulement la moitié des policiers connaissent le néerlandais à Bruxelles

12 Avr 2021 | Nouvelles

La connaissance du néerlandais diminue sensiblement au sein de la police locale bruxelloise. «Aujourd’hui, à peine plus de la moitié des policiers locaux à Bruxelles sont encore en mesure de s’exprimer en néerlandais. Pour les nouvelles recrues en 2020, ce n’est même pas un tiers. Et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) s’en lave les mains» déclare Barbara Pas, la cheffe de Groupe du Vlaams Belang à la Chambre. 

Barbara Pas a demandé des données annuelles sur le bilinguisme de la police bruxelloise à la ministre de l’Intérieur et, en effet, les données les plus récentes que la ministre Verlinden a publiées à ce sujet montrent que la connaissance des deux langues nationales, qui est obligatoire par la loi, s’est considérablement détériorée en 2020. En janvier 2020, 57,7% des policiers bruxellois étaient bilingues, alors que ce chiffre n’était que de 51,6% un an plus tard. Il s’agit d’une baisse de plus de 6 % en un an.

«Comme pour tout ce qui concerne les compétences linguistiques, la connaissance de la seconde langue est très différente selon le groupe linguistique auquel on appartient. Aujourd’hui 86,4% des néerlandophones sont bilingues, mais seuls 37,8% des francophones le sont» poursuit Barbara Pas. Concrètement, cela signifie que 96,1% des agents bruxellois (francophones + flamands bilingues) peuvent utiliser le français, mais seulement 55,5% d’entre eux (flamands + francophones bilingues) parlent le néerlandais. 

Bruxelles souhaite-t-elle encore rester la capitale de la Belgique?

Barbara Pas

Chef de groupe à la Chambre des représentants, Vlaams Belang

Pour le Vlaams Belang la cause du déclin accéléré du bilinguisme est claire. En effet, les chiffres fragmentaires disponibles livrés par la ministre Verlinden montrent que parmi les agents nouvellement embauchés en 2020, seuls 11% étaient bilingues au moment du recrutement. Barbara Pas pointe du doigt principalement les zones de police bruxelloises, les autorités communales et la Région de Bruxelles-Capitale. «A Bruxelles, ils doivent se demander s’ils veulent réellement rester la capitale de la Belgique. Parce que s’ils continuent d’ignorer et de provoquer la majorité de la population de ce pays, alors il y a un problème fondamental» assène Barbara Pas. 

La ministre Verlinden porte également une lourde responsabilité dans cette affaire. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle va faire, on obtient une réponse sèche qui renvoie à la compétence des autorités bruxelloises. C’est plus qu’un demi-mensonge. En tant que ministre de l’Intérieur, Madame Verlinden est compétente à la fois pour la police et pour la bonne application des lois linguistique à Bruxelles. S’il s’avère que ces autorités bruxelloises ne respectent pas la loi, c’est évidemment à elles d’intervenir. Le Vlaams Belang lui a déjà proposé à plusieurs reprises de mettre en place une tutelle administrative spéciale, ce qu’elle peut parfaitement faire, mais la ministre Verlinden reste complètement sourde à cette proposition jusqu’à présent. Le Vlaams Belang continuera à confronter la ministre à la réalité des chiffres. Cette situation dramatique ne peut pas perdurer, c’est une évidence.

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