Rapport sur le CPAS d’Anderlecht: encore une occasion manquée!

16 Juin 2025 | Nouvelles

« Une occasion manquée de s’attaquer à la pourriture jusqu’à l’os »

Sept mois après le reportage choc de Pano révélant fraudes et clientélisme au sein du CPAS d’Anderlecht, Vlaams Belang constate avec déception qu’une véritable opportunité de mettre fin à ce scandale a été sciemment ignorée. Plutôt que de créer une commission d’enquête puissante, comme le plaidait le Vlaams Belang, on a choisi une “groupe de travail” vidé de toute substance. Le résultat est à la hauteur du choix : un rapport sans responsabilité, sans profondeur, et sans garantie de changement.

« Ce rapport final est un travail inachevé. Aucun responsable, aucune compréhension des mécanismes de fraude, aucune idée des dommages financiers. Cela aurait pu – et dû – être autrement », déclare la députée fédérale Ellen Samyn.

Ce qui avait commencé comme une série d’auditions prometteuses a accouché d’un texte qui ne fait qu’effleurer la surface de l’iceberg. Vlaams Belang avait dès le départ averti que l’ampleur du scandale à Anderlecht ne pourrait être exposée qu’à travers une véritable commission d’enquête. Le choix délibéré d’une simple « taskforce » démontre que certains partis n’avaient aucune intention d’aller jusqu’au bout.

« Après la formation de la coalition Arizona, les partis ont subitement retiré la prise de la commission d’enquête. Ce n’est pas un ‘gamechanger’, c’est une diversion », dénonce Samyn.

Le document mis sur la table est un rapport « inabouti » : pas de noms, pas de structures, aucune évaluation de la fraude. Et surtout : aucune justice pour le contribuable. Les responsables politiques à Anderlecht restent impunis – et c’est la faute de la majorité.

La majorité se contente de pointer des défaillances administratives, mais le problème est bien plus vaste. La fraude ne vient pas que des administrations, elle est soutenue par des réseaux sur les réseaux sociaux et des structures organisées. Or, cet aspect est sciemment ignoré.

« La fraude est aussi une pratique organisée du côté des bénéficiaires, et cela, on préfère ne pas le voir », affirme Samyn.

Autre point crucial : la fragmentation des compétences. En raison de cette dispersion, ni le SPP Intégration sociale, ni le niveau bruxellois n’ont pu intervenir efficacement.

« L’organisation, la politique, le contrôle et l’application devraient idéalement être regroupés sous une même autorité », poursuit Samyn. « Une homogénéisation des compétences – pour nous, au niveau communautaire – est donc la première étape si on veut remettre de l’ordre. Le rapport final ignore totalement cette réalité. »

Vlaams Belang ne lâchera rien. Le parti continuera de questionner, suivre et mettre la pression sur la ministre de l’Intégration sociale, Anneleen Van Bossuyt (N-VA). Toutes les recommandations rejetées par la majorité seront représentées individuellement.

« Nous n’abandonnerons pas. C’est la moindre des choses que nous devons aux travailleurs sociaux, aux lanceurs d’alerte qui ont pris des risques, et au contribuable », conclut Ellen Samyn.