Plus de sécurité pour le personnel pénitentiaire
Le personnel pénitentiaire de la prison de Wortel est plus que fatigué de l’agressivité constante des détenus et de la réponse laxiste de la direction. Ils se sont donc arrêtés de travailler pendant 48 heures. Le Vlaams Belang s’est rangé à leurs côtés sans la moindre hésitation. Ce qui se passe n’est pas surprenant. C’est une extériorisation du malaise général qui règne au sein du système judiciaire de ce pays. Depuis des années il y a une pénurie de personnel dans les prisons, certains bâtiments sont délabrés depuis des décennies et peu de mesures sont prises contre les détenus qui se conduisent mal.
Le personnel pénitentiaire en a assez de l’agression et de l’impunité au sein des prisons. La cause principale de la grève à Wortel est des menaces de mort proférées par un certain nombre de détenus. Quelles que soient les menaces qu’ils reçoivent, la réalité est que le personnel pénitentiaire doit travailler dans des conditions carrément dangereuses au quotidien. Ces menaces s’ajoutent au stress de tous les jours. Il ne se passe pas une journée sans que des objets tels que des balles de tennis remplies de drogue ou un téléphone portable sont jetés par-dessus le mur de la prison. Mais pour le même prix, il peut aussi s’agir d’armes.
Dans nos prisons surpeuplées, les incidents débouchent aussi rapidement sur des émeutes et des destructions. La police fédérale est alors appelée pour rétablir l’ordre. A Wortel, par exemple, ce fut le cas fin août parce qu’un détenu n’a pas obtenu gain de cause. Très récemment, la police a dû intervenir à nouveau. Cette fois dans une bagarre entre une vingtaine de détenus. Le fait que ces détenus violents ne reçoivent aucune sanction pour de telles fautes, pourtant particulièrement graves, taraude l’esprit du personnel pénitentiaire qui sait que l’impunité est un vecteur de danger pour les gardiens.
Le personnel voit la grève comme un signal pour parvenir à une meilleure situation de travail à long terme, mais nous savons déjà que ce ne sera pas suffisant pour que le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) change radicalement son fusil d’épaule. Il a déjà fait beaucoup d’annonces et de promesses, mais en réalité il n’y a rien qui change. La question légitime que nous nous posons tous est de savoir comment le ministre Van Quickenborne va arriver à faire exécuter les peines de deux à trois ans de prison alors que les prisons sont surpeuplées et que la situation actuelle n’est pas du tout sous contrôle. Une fois de plus le ministre compte ici engranger des voix sur un effet d’annonce qui restera lettre morte… comme toujours!