Les «auditions» du Sénat sont une grande farce
La commission paritaire d’évaluation des réformes de l’Etat depuis 1970, composée de membres de la Chambre et du Sénat, organise des auditions sur le système bicaméral belge. «C’est une grosse farce», déclare d’emblée le Chef de Groupe du Vlaams Belang au Sénat, Guy D’Haeseleer. Pour la frime on organise deux auditions de quelques heures, suivies d’une courte discussion et hop, emballé, c’est pesé. Conclusion: Il n’y aura certainement pas d’abolition du Sénat comme le réclame le Vlaams Belang. Cette institution complètement inutile et coûteuse ne sert qu’à remplir les caisses des partis politiques, voilà pourquoi en dehors du Vlaams Belang, personne ne veut s’en débarrasser une fois pour toutes. Décidément rien ne change dans les mentalités des vieux partis du système.
En janvier 2022, la présidente du Sénat Stéphanie D’Hose (Open Vld), qui préside la commission mixte avec la présidente de la Chambre Eliane Thillieux (PS), s’était pourtant montrée favorable à l’abolition du Sénat. En réalité, elle s’est contentée de se profiler dans les médias tout en sachant qu’aucune majorité ne sera trouvée pour réellement tirer un trait sur ce coûteux boulet institutionnel qu’est le Sénat.
Le Sénat ne présente aucune valeur ajoutée, mais il coûte aux contribuables 40 millions par an. Le Vlaams Belang demande depuis longtemps la suppression logique de ce poste comptable négatif, mais en raison de la réticence des autres partis et aussi en raison de l’enchevêtrement institutionnel compliqué, rien ne se concrétise. Pour abolir le Sénat, il faut obtenir une majorité des deux tiers à la Chambre et au Sénat et pas moins de cinquante articles de la constitution doivent être abrogés ou révisés.
La « Commission paritaire d’évaluation des réformes de l’État depuis 1970 » s’achèvera de toute façon le 1er avril, date symbolique qui incarne la plaisanterie et le gag, date donc parfaitement bien choisie.