Le Fonds d’indemnisation des victimes prend son temps pour les dédommagements
Les chiffres que le député Steven Creyelman (Vlaams Belang) a demandé au ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) montrent que 662 victimes de l’attentat de Zaventem et 166 de celles du métro bruxellois attendent toujours d’être indemnisées par le Fonds d’aide aux victimes. «Cinq ans après les faits, c’est inimaginable», déclare Steven Creyelman. «Et le problème s’étend au-delà de Maelbeek ou de Zaventem. Il y a des victimes d’actes de terrorisme qui après dix ans n’ont toujours pas été indemnisées».
Sous certaines conditions, les victimes d’actes de violence délibérés, ou leurs proches, peuvent obtenir une aide financière de l’Etat fédéral. Par exemple, lorsque les auteurs sont inconnus ou insolvables. La décision d’octroi de cette aide financière, et son montant, incombe à la Commission pour l’aide financière aux victimes d’actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels. Il est logique que les victimes du terrorisme soient indemnisées par le biais de ce fonds de solidarité. Evidemment, le comité doit faire son travail sérieusement, ce qui n’est malheureusement pas le cas actuellement. Nous constatons que de plus en plus de victimes d’actes de terreur poursuivent l’Etat belge en justice, ce qui n’est pas vraiment surprenant.
Nous ne pouvons pas continuer comme ça
Les chiffres communiqués par le ministre Van Quickenborn parlent d’eux-mêmes. Le Fonds d’aide aux victimes a reçu 1.076 demandes suite à l’attentat à Zaventem, dont 662 n’ont pas encore fait l’objet d’une décision. En ce qui concerne l’attaque de Maalbeek, c’est le cas de 166 des 330 demandes. «Nous ne pouvons pas continuer comme ça», poursuit Steven Creyelman.
Après que le chauffeur terroriste d’un camion a percuté des piétons à Nice le 14 juillet 2016, 17 Belges ont déposé une demande d’indemnisation. Nous sommes maintenant près de cinq ans plus tard et 11 victimes attendent toujours une décision du comité. C’est encore pire avec les victimes d’un attentat terroriste à la machette dans les rues de Charleroi, le même été 2016, les six personnes qui ont déposé une requête à ce moment-là attendent toujours une décision concernant leur dossier.
Les victimes et les proches des victimes d’actes terroristes, les parents de victimes mineures nécessitant un traitement médical à long terme, les personnes blessées dans les opérations d’aide aux personnes, tous sont lamentablement abandonnés et ignorés par l’Etat belge. Une telle froideur, un tel manque de compassion et d’empathie ne peut que susciter la colère. C’est cette colère que le Vlaams Belang traduit au sein de la Chambre des représentants.