La politique d’asile et de migration est de gauche et donc laxiste
Le secrétaire d’Etat Sammy Mahdi a présenté son «nouveau» projet d’orientation sur l’asile et la migration à la commission des affaires intérieures. Malheureusement, comme on le craignait, il n’y a pas grand-chose à en dire et il n’y a pas trace d’un changement nécessaire de la politique d’asile et de migration dont il est un euphémisme de dire qu’elle est défaillante. Cela signifie qu’elle restera ce qu’elle est: une politique d’asile et de migration de gauche et donc laxiste.
Monsieur Mahdi a admis que la politique de retour doit être améliorée, mais à cet égard, un certain nombre d’éléments essentiels font défaut dans son projet. Notamment un dispositif qui permet aux familles avec enfants d’être hébergées pour une durée limitée dans des unités familiales fermées adaptées en attendant leur retour. Cette question reste taboue et le message actuellement perçu par ceux qui rêvent d’un permis de séjour ici est qu’aucune famille avec enfants ne sera plus jamais expulsée de force.
Une tentative antérieure, dans un nombre de cas extrêmement limité et bien défini, d’appréhender les immigrés clandestins qui refusent manifestement et à plusieurs reprises de quitter le territoire, a immédiatement rencontré un «niet» formel de Groen, Ecolo et du PS. C’est dire qu’une nouvelle tentative est vouée à l’échec, même présentée par le Secrétaire d’Etat Mahdi. Concernant l’extension de capacité dans les centres de retour fermés (promis depuis 2017), il faut aussi se contenter d’une répétition des annonces précédentes.
Qu’est-ce qui empêche concrètement ce gouvernement de subordonner l’aide au développement à la coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine?
Lorsque Monsieur Mahdi soutient que l’UE devrait envoyer des signaux plus forts aux pays tiers qui refusent de reprendre leurs ressortissants présents illégalement chez nous, il faut bien constater qu’on l’envoie sur les roses. Il doit donc plaider au niveau européen pour que le soutien financier, les investissements des entreprises, les avantages commerciaux et autres coopérations en faveur des pays d’origine des illégaux soient liés à la volonté des pays tiers de lutter contre l’immigration illégale vers l’Europe et de reprendre leurs ressortissants expulsés. Qu’est-ce qui empêche concrètement ce gouvernement de faire dépendre l’aide au développement de la coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine ou, comme la France l’a fait il y a quelques semaines, d’annoncer des sanctions en matière de visas contre des pays tiers réticents?
Enfin, peut-être encore plus important est le fait qu’aucune intention crédible n’apparaît dans le «nouveau» mémorandum présenté par le Secrétaire d’Etat Mahdi. Le plus important dans ce mémorandum est ce qu’il ne contient pas. On ne trouve nulle part la moindre intention de ce qui devrait être l’essence d’une politique d’asile et de migration dans ce pays: mettre enfin un terme à l’immigration de masse. Dans son document politique, Monsieur Mahdi fait littéralement référence à «une politique qui ne se concentre pas sur plus ou moins de migration». Eh bien, quiconque ne se concentre pas sur moins d’immigration, comme a le courage de le faire le Danemark, sait que ce qu’il obtient au final, c’est toujours plus d’immigration.