Evere supprime les poubelles publiques
Selon diverses sources au sein de la commune bruxelloise d’Evere, l’échevin de la Propreté publique, Ali Ince (PS), a fait retirer ce mois-ci 150 poubelles publiques dans le cadre de la lutte contre l’utilisation intempestive de ces poubelles qui débordent. «C’est le monde à l’envers. C’est carrément contre-productif pour la propreté publique dans la Région» déclare le chef de groupe du Vlaams Belang au Parlement bruxellois, Dominiek Lootens-Stael.
Plusieurs Everois nous ont signalé que des poubelles de rue en béton sont empilées à divers endroits de la commune en attendant d’être enlevées. L’information a également été confirmée par certains nettoyeurs de rue, qui considèrent qu’ils vont avoir un surplus de travail dans les semaines à venir avec la mise en œuvre de cette décision. Le fait que la propreté publique à Evere laisse à désirer n’est pas nouveau. Déjà en mai de cette année, l’Echevin Ince annonçait dans La Capitale que le retrait des poubelles publiques s’inscrivait dans une approche plus large contre les déchets illégaux.
Récemment, le ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron (Ecolo), a mis en place un nouveau système de collecte des ordures ménagères dans la Région. Une réglementation très insatisfaisante qui est mal perçue par la population. «Une très mauvaise communication ajoutée à une réduction significative du service, dont les conséquences désastreuses sont visibles chaque jour, forme un cocktail explosif. Partout, même là où cela n’est pas autorisé, des sacs-poubelles sont jetés sans discernement par une population assurée de l’impunité ou tout simplement désorientée par les changements d’horaires de l’enlèvement. Ces sacs restent souvent déchirés dans les rues pendant des jours, exhalant une puanteur abominable et attirant la vermine en masse par temps chaud. Bruxelles n’a jamais été championne de la propreté, mais maintenant les choses empirent considérablement», observe Dominiek Lootens-Stael.
Le problème est plus large que la seule fréquence des collectes. Les isolés, jeunes et moins jeunes, ou les petites familles ne peuvent pas remplir le plus petit sac-poubelle disponible sur le marché, qui fait 30 litres, en une semaine ou deux. Alors ils choisissent de déposer leurs déchets dans les poubelles publiques chaque semaine avec les situations décrites. Il y a donc une demande pour des sacs-poubelles de plus petite taille, de 15 litres par exemple. C’est une évidence qui aurait dû frapper le ministre de tutelle depuis longtemps.
Pour le Vlaams Belang, la décision de l’échevin de la Propreté publique d’Evere est donc un mauvais signal. Au lieu de réprimer les décharges sauvages, ce sont les riverains qui sont ciblés. «L’Echevin aurait au moins pu communiquer ouvertement sur sa décision, ou chercher une alternative. Les déversements illégaux continuent dans les rues, mais maintenant des déchets supplémentaires s’ajoutent. Il s’agit de ces sacs qui remplissaient les poubelles communales en béton et autour de celles-ci. Le Vlaams Belang demande que les poubelles publiques soient remises en place, en attendant une alternative sérieuse. Un Everois me disait l’autre jour ceci: «Un bon conseil à tous les responsables politique, à Evere et ailleurs: toujours réfléchir avant d’agir. Il a tout à fait raison», conclut Dominiek Lootens-Stael.