Donnons à nos travailleurs des métiers pénibles une pension décente à un âge raisonnable

02 Nov 2020 | Nouvelles

Ce 29 octobre une motion proposée par le Vlaams Belang afin de déterminer une liste de métiers pénibles a été rejetée par tous les partis, à l’exception notable du PTB. Le Vlaams Belang est amer suite au comportement des partis autoproclamés «sociaux» de la coalition «Frankenstein» dite Vivaldi. Ellen Samyn, député fédéral du Vlaams Belang ne peut pas cacher sa déception: «J’entends partout parler de “mesures compensatoires” et de la compassion qu’il faut avoir pour le secteur des soins de santé, mais lorsqu’il s’agit de se pencher sur la question des métiers pénibles dans le secteur privé, le silence devient assourdissant».

Lorsque le gouvernement Michel augmentait l’âge de la pension jusqu’à 67 ans, alors qu’aucun parti de la coalition d’alors n’avait évoqué cette question dans leurs programmes électoraux, il avait été immédiatement souligné que cette mesure ne concernerait pas les personnes qui au long de leur vie professionnelle ont pratiqué des métiers comportant des risques accrus sur les plans physique et mental, ce qu’on appelle donc les métiers pénibles. Nous voilà quelques années plus tard et rien n’a été fait. Non seulement rien n’a été fait, mais en plus on rejette une proposition concrète du Vlaams Belang qui veut remettre cette question sur le tapis.

Pour le secteur public, pas de problème, une liste a pu être établie très rapidement. Hélas en ce qui concerne le secteur privé le dialogue entre les syndicats et le patronat s’est embourbé. Et la patate chaude a été transmise au nouveau gouvernement, constate Ellen Samyn avant de tirer la conclusion que: «Avec l’avènement du nouveau gouvernement il a été rapidement clair que les engagements du passé ne seront pas respectés. Pour preuve, cette question n’a même pas été évoquée dans l’accord gouvernemental».

En commission, la ministre des pensions Karine Lalieux (PS) s’est contentée d’affirmer que le concept de «métier pénible» est «une donnée subjective». Dans les faits, elle traduit là la vision d’Alexander De Croo (Open Vld) selon laquelle chacun considèrera certainement que son métier est un métier pénible. Voilà une vision particulièrement asociale qu’ils devront aller expliquer aux travailleurs du bâtiment et aux dockers qui, par tous les temps, se tuent littéralement au travail ou au personnel des maisons de repos qui ne reçoivent guère plus que quelques applaudissements.

Ellen Samyn introduit donc une motion visant à définir, enfin, une liste des métiers pénibles. De nombreux secteurs font un effort considérable en ce moment étant donné les circonstances, raison de plus pour enfin gratifier les héros du combat contre le coronavirus qui travaillent dans les métiers pénibles en leur donnant ce à quoi ils ont droit. Le temps n’est plus aux paroles, maintenant il faut des actes!