A12, une nouvelle tentative pour rendre Bruxelles inaccessible
Après la tentative ratée de la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) d’occuper deux des quatre voies de la l’Avenue de Tervuren pendant les mois d’été, c’est l’heure d’un nouvel épisode de la politique de harcèlement qu’elle mène contre les automobilistes. Cette fois elle veut transformer la route qui permet l’accès à la Flandre, du Heysel au pont Van Praet, en une promenade verte. Selon elle, cela devrait améliorer la qualité de vie des riverains. Cependant on ne peut ignorer une crainte légitime concernant l’accessibilité de la ville. Le Vlaams Belang met en garde le monde politique depuis plus d’un an sur le sujet. Plus inattendue, est la réaction du Secrétaire d’Etat à l’Urbanisme Pascal Smet (Vooruit) qui menace de ne pas délivrer le permis. Nous avons plongé pour vous dans cet énième chaos qui caractérise ce gouvernement bruxellois à la dérive.
Pour ceux qui veulent se déplacer d’Anvers à Bruxelles, l’A12 est une alternative pratique à l’E19. Cependant, une partie de cette voie d’accès se situe sur le territoire de la Région bruxelloise, il s’agit des derniers kilomètres avant d’atteindre le Canal et le pont Van Praet. Ce sont précisément ces derniers kilomètres qu’Elke Van den Brant veut transformer en promenade verte. Pour le moment, il y a trois voies pour ceux qui entrent dans Bruxelles et deux voies pour ceux qui quittent la ville. D’ici 2025 et après trois ans de travaux (!) cela devrait devenir une seule voie dans chaque sens. Environ 27.000 voitures entrent dans la ville chaque jour via l’A12 et la R21, soit quatre fois moins que via l’E19 ou l’E40. Mais réduire la route à une seule voie pourrait causer de sérieux problèmes. Quiconque parle de mobilité doit également être conscient qu’elle a un impact sur de nombreux autres secteurs, dont l’économie. Cette dernière est déjà une pierre d’achoppement pour la Région de Bruxelles-Capitale, et cela ne s’améliorera certainement pas avec la mentalité insulaire qui domine actuellement.
Elke Van den Brandt fonde son projet sur trois piliers: un environnement plus agréable, une nouvelle connexion de tramway à Neder-over-Heembeek et une promenade verte avec une autoroute cyclable. Mais certains détails non divulgués contredisent la pertinence de ce projet. Tout d’abord, il faut considérer la qualité de vie à Bruxelles en général. Si Bruxelles veut prendre à cœur son rôle de capitale, elle doit aussi prendre en compte la qualité de vie de ses visiteurs.
En construisant une promenade verte à la place de l’actuelle voie d’accès qu’est l’A12/R21 à proximité de l’avenue des Croix de Feu, l’environnement sera plus agréable pour les riverains. Mais cela ne résout pas fondamentalement le problème: le trafic est en fait poussé hors de la ville. Ou pire encore dans les zones résidentielles environnantes où se formeront des embouteillages, ce qui diminue drastiquement la qualité de vie.
En outre, Van den Brandt fait valoir qu’une nouvelle ligne de tramway, une ligne 10, vers Neder-over-Heembeek sera une alternative appropriée. C’est complètement faux. Si vous souhaitez actuellement vous rendre sur le plateau du Heysel en transports en commun, vous pouvez opter pour les lignes de tramway 3 et 7. Les voies du tramway ont leur site propre (vert) depuis l’Expo 58, et l’arrivée d’une ligne de tramway qui remplacera le bus 47 jusqu’à Vilvorde n’y changera rien. Au contraire, la ligne de tramway 10 utilisera les voies de tramway actuelles entre la place Rogier et l’arrêt Heembeek. Seule la section Heembeek – Hôpital militaire sera nouvelle et sera située dans les quartiers résidentiels de Neder-over-Heembeek. De plus, le trafic de l’A12/R21 provient en grande partie du reste de la Flandre. Si on veut réduire le nombre des voitures entrantes, alors des alternatives devraient être prévues pour ces voyageurs, comme le tram express à Willebroek du «Brabantnet». Il n’y a pas encore de ligne de tramway, et il n’y a pas de parkings périphériques où les gens peuvent emprunter des transports en commun pour se rendre en ville. Tant qu’il n’y en a pas, cela décourage les navetteurs flamands qui continueront encore longtemps à s’encaquer dans une circulation étranglée.
Enfin, il y a déjà beaucoup d’espaces verts aux abords de l’A12 même et presque aucun Bruxellois n’y habite: le Parc de Laeken, le domaine Royal et le site de l’Expo. Créer un espace vert supplémentaire pour absorber les émissions des voitures à l’arrêt, tout en remerciant les riverains avec trois ans de travaux et des millions d’euros de taxes gaspillées est non seulement de la mauvaise gouvernance, selon le Vlaams Belang, mais d’innombrables experts expriment également de vives critiques à l’encontre de ce projet. «Il n’y a pas d’approche intégrée, principalement en raison de la combinaison avec les travaux sur le Ring, la circulation dans la périphérie bruxelloise sera bloquée. En conséquence, les navetteurs éviteront Bruxelles et il sera plus difficile pour les entreprises bruxelloises d’attirer de nouveaux employés. dit la Voka (organisation patronale flamande). Monsieur Chris Tempère, professeur de Mobilité à la KU Leuven, n’est pas non plus très indulgent: «Vous sacrifiez un morceau d’espace tampon, ce qui rend votre réseau routier plus vulnérable. Si, par exemple, un accident mineur survient, il a immédiatement des conséquences majeures jusqu’au Ring et les autoroutes qui y mènent», dit-il.
Que le secrétaire d’Etat à l’Urbanisme Pascal Smet (Vooruit) menace de ne pas délivrer le permis n’est qu’une nouvelle péripétie dans la saga de la rivalité qui oppose les socialistes et les verts au sein du gouvernement bruxellois. L’exemple le plus récent est le problème autour d’Uber dans la capitale. Mais la blessure est beaucoup plus profonde. Après deux ans et demi, les contradictions ne cessent de s’accumuler: le débat sur le foulard à la STIB, le dossier de l’abattage sans étourdissement, l’avis accablant de la Cour des comptes sur le budget bruxellois, la criminalité dans le quartier de la Gare du Nord, etc. Les Bruxellois décomptent les jours en attendant l’échéance électorale de 2024. Ils sont impatients de se débarrasser de la domination verte qui ressemble chaque jour un peu plus à du totalitarisme pu jus.
En bref , deux ans et demi d’intimidation des automobilistes:
- E40 : de 3 à 1 voie à Reyers
- A12-R21 : de 3 à 1 voie près de l’avenue des Croix de Feu
- Chaussée de Tervuren-Quatre-Bras: suppression de deux voies
- Le viaduc Herrmann-Debroux à démolir
- Zone générale à 30 km/h
- Low Emission Zone (LEZ): des dizaines de milliers d’automobilistes interdits
- 90 radars supplémentaires
- 40 km de voies supprimées pour les pistes cyclables corona dites « temporaires »
- Rue Belliard: de 4 à 3 voies pour une piste cyclable supplémentaire
- Ring de Bruxelles : de 120 km/h à 100 km/h
- Des milliers de places de parking en moins dans la Région
- Tunnel “Joyeuse Entrée” fermé depuis 2020
- Changement de nom tunnel Léopold II
Et ainsi de suite….