La neutralité des services publics menacée à Bruxelles
Le Vlaams Belang est radicalement contre la proposition qu’Ecolo/Groen a présenté la semaine dernière au conseil communal d’Anderlecht. Il s’agit d’une motion qui doit permettre au personnel communal en contact avec le public de porter des signes religieux. Dans la pratique cela signifie principalement d’autoriser le port du foulard. Le Chef de Groupe du Vlaams Belang au Parlement bruxellois, Dominiek Lootens-Stael, considère qu’une fois de plus la neutralité des services publics est menacée à Bruxelles. Pour lui, Ecolo/Groen s’attaque ainsi frontalement à la neutralité constitutionnelle de notre société par opportunisme électoral. Il s’agit ni plus ni moins de prendre l’électorat arabo-musulman dans le sens du poil.
On a ressorti l’habituel alibi moral selon lequel toutes les concessions faites à l’archaïsme islamique serviraient à mettre fin aux discriminations. C’est lourd, c’est très lourd et c’est même pachydermique. De quoi s’agit-il? L’échevine chargée de l’égalité des chances à Anderlecht, Madame Nadia Kammachi (Ecolo), souhaite permettre au personnel communal de porter des symboles philosophiques et/ou religieux, y compris dans des fonctions de contact avec le public. Selon elle, l’accueil des administrés doit refléter toute la société. En pratique, cela signifie principalement autoriser le port du foulard islamique.
Dominique Lootens-Stael déclare tout net que Ecolo/Groen est prêt à jeter les principes les plus élémentaires de la laïcité et de la neutralité dans la fonction publique à la poubelle pour séduire son électorat de prédilection, à savoir la communauté arabo-musulmane qui est très présente à Anderlecht, comme chacun sait. Notons l’incroyable arrogance des nouveaux maîtres de la politique anderlechtoise, en effet, l’échevin pour l’égalité des chances Kammachi (Ecolo) n’a même pas consulté ses partenaires de coalition, ce qui a provoqué une grande frustration au sein de la majorité. Au-delà du bras de fer politique qui se joue à Anderlecht, c’est l’agenda caché d’Ecolo-Groen qui inquiète. Celui-ci favorise la polarisation et augmente la fracture entre les laïcs et les positions d’inspirations religieuses. Pour le Vlaams Belang, ce n’est pas la commune qui doit s’adapter à ses citoyens, mais les citoyens qui doivent s’adapter aux principes constitutionnels de notre pays.
Le Vlaams Belang prône la neutralité. Le foulard est un symbole clairement religieux, qui désavantage les femmes, ce qui est incompatible avec un gouvernement neutre. Les militants et activistes islamistes, qui sont pléthore en Région bruxelloise, voient naturellement cela comme une avancée considérable vers l’accomplissement de l’ambition des Frères musulmans d’islamiser la terre entière. A Anderlecht le processus avance à grands pas.
Au cours de l’année écoulée, le principe de neutralité des services publics a été mis à plusieurs reprises sous pression à Bruxelles par les partis de gauche. A Schaerbeek et à Molenbeek-Saint-Jean, on avait déjà tenté d’autoriser le port du foulard derrière le comptoir avec une initiative similaire. En outre, le principe de neutralité au sein de la STIB et des services régionaux a été fortement mis à l’épreuve au cours de cette législature par le gouvernement bruxellois lui-même et par une décision de justice. Si l’autorité ne régit pas avec la puissance et la détermination nécessaire, il est quasi certain que le port du foulard deviendra la norme à Bruxelles à plus ou moins brève échéance.
Finalement le texte proposé à Anderlecht a été amendé de telle sorte qu’en ce qui concerne le personnel en contact avec le public les signes religieux ne pourront pas être portés, mais bien par les employés de l’administration communale qui ne sont pas en contact avec le public. Une reculade stratégique pour mieux sauter. Nous verrons la composition du prochain conseil communal après les élections du 13 octobre. Il est probable que la représentation arabo-musulmane sera encore plus grande, voire majoritaire, et alors, selon vous, qu’arrivera-t-il?