Rétablir le monopole policier sur la violence
Le week-end dernier, cinq policiers ont à nouveau été victimes d’actes de violence inouïe. L’actualité quotidienne nous montre clairement que la violence contre la police est en augmentation. Le week-end dernier à Gand, ce lundi matin sur la chaussée de Gand à Bruxelles et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg selon le sénateur bruxellois du Vlaams Belang Bob De Brabandere et son collègue Président de la Commission des affaires intérieures Ortwin Depoortere.
Les images sont gravées dans nos mémoires: un policier est allongé sur le sol avec des convulsions après avoir été frappé à la tête avec un cric de voiture. Personne ne peut être indifférent devant une scène aussi dramatique. Derrière les uniformes, il y a des femmes et des hommes avec des parents, des partenaires, des frères, des sœurs et des enfants. La grande majorité des policiers choisissent ce travail par engagement et pour faire quelque chose de positif pour la société. C’est particulièrement le cas des agents qui choisissent de travailler dans des régions difficiles comme Molenbeek. Cela mérite notre respect et notre reconnaissance.
La violence contre la police serait-elle la nouvelle norme?
Le respect pour la police est perdu depuis trop longtemps. Les images récentes, tant à Gand qu’à Molenbeek, ne montrent qu’une partie infime de la réalité. Ces actes de violence contre des policiers ont été filmés par des passants et ont été diffusés sur les réseaux sociaux. La grande majorité des actes de violence que les policiers subissent au quotidien ne sont pas révélées au grand public.
Monsieur Mario Thys, président du syndicat de police bruxellois SNPS, évoque sur Twitter plus de 12.000 actes de violence contre la police en 2020. Cela fait en moyenne 33 actes de violence par jour. Des chiffres vertigineux. Mario Thys se demande avec ironie, mais à juste titre, si la violence contre la police est «la nouvelle norme». C’est en tous cas ce que laissent accroire les chiffres. Malheureusement, il n’y a pas que les policiers qui sont victimes de ce déferlement de violence. De nombreux pompiers et ambulanciers peuvent en parler en connaissance de cause, à Bruxelles et ailleurs dans le pays.
Grande responsabilité du politique
Ce problème n’est pas nouveau. En réalité il se développe depuis des années. On se rappelle, il n’y a pas si longtemps, les violentes émeutes à répétition à Bruxelles qui avaient pour cible la police. Un poste de police avait été incendié et on avait tiré avec une arme de service volée dans un combi. Au moment d’écrire ces lignes, la nouvelle tombe que des «jeunes» ont tenté d’empêcher une arrestation lors du dimanche sans voiture en lançant des projectiles sur les policiers.
La classe politique bruxelloise de gauche regarde bouche bée et avec résignation le résultat de leur politique. Ils donnent même l’impression très désagréable qu’ils défendent les émeutiers plutôt que la police. Il suffit de penser au ministre bruxellois Pascal Smet (alors sp.a, aujourd’hui Vooruit) qui avait de la « compréhension » pour les émeutiers. Ou la politicienne PS Catherine François, qui sans sourciller a qualifié les policiers de «fascistes», de «racistes», de «pervertis sexuels» et autres joyeusetés. Il n’est donc pas surprenant que de nombreux policiers ne se sentent pas soutenus par les autorités politiques.
Le syndicaliste de la police SLFP, Vincent Houssin, a même évoqué une sorte de sabotage du travail policier par l’autorité politique. On sait qu’il y a de sérieux problèmes dans certains quartiers de Bruxelles, mais le vrai problème sous-jacent est que les politiciens préfèrent se cacher la tête dans le sable, mettre les problèmes sous le tapis et s’en tenir obstinément à leur marotte de l’approche «douce» de la criminalité.
Une morale inversée: ‘Justice pour la Police’
On observe régulièrement une attitude agressive de certains politiciens bruxellois envers la police. La focalisation unilatérale sur les soi-disant «victimes» de la brutalité policière pose question. Lorsqu’une personne est blessée lors d’une intervention policière, les regards se tournent toujours vers la police. On inverse les valeurs. Les terrains de basket de la place du Nouveau Marché aux Grains et d’Anderlecht portent même le nom de Mehdi Bouda, accidentellement renversé par une voiture le 20 août 2019 après avoir fui la police.
Cela donne l’impression que Mehdi Bouda a été une innocente victime de l’action brutale de la police alors que l’enquête du parquet de Bruxelles contredit la victimisation du jeune homme. L’enquête a révélé qu’une poursuite à pied avait eu lieu dans le cadre d’une vente de drogue entre la police et le suspect, voilà les faits. Personne ne prétend que Mehdi Bouda méritait de mourir. Mais donner à une place le nom d’un criminel de rue décédé lors de sa fuite après avoir été arrêté pour trafic de drogue, cela n’est possible qu’en Belgique.
Le Vlaams Belang propose un angle différent. Donnons dans chaque commune bruxelloise le nom d’un policier victime de violences à une place. « Justice pour la police », pour ainsi dire.
Le rétablissement du monopole de la violence
La boussole morale concernant la violence policière et la brutalité policière est complètement inversée. Les terrains de basket portent les noms de trafiquants de drogue, et en même temps, les policiers sont victimes de violences jour après jour. Les commentaires de nos concitoyens sur les réseaux sociaux sont unanimes : «Pourquoi nos policiers n’utilisent-ils pas leurs armes?»
La réponse est évidente. En raison des soupçons continus des milieux politiques de gauche, les agents hésitent à agir avec fermeté lorsque c’est nécessaire. Ils se méfient toujours qu’un smartphone filme l’intervention et que les médias ou les politiques, sans connaître le contexte, condamne sans appel «Les flics racistes qui s’en prennent aux jeunes».
Pourtant, c’est précisément dans ces moments difficiles que l’autorité politique doit soutenir la police. Le monopole policier de la violence doit donc être rétabli d’urgence… sous certaines conditions. La confiance mutuelle est naturellement nécessaire. D’une part, les agents ont besoin de savoir qu’ils sont soutenus, même dans des circonstances difficiles et d’autre part il ne fait aucun doute que lorsque les agents outrepassent leurs prérogatives qu’il y ait des conséquences.
C’est pourquoi le Vlaams Belang veut rendre les bodycams obligatoires lors des interventions. De cette façon, les plaintes infondées concernant les soi-disant brutalités policières finiront rapidement dans la corbeille à papier. En revanche, les plaintes sérieuses recevront le suivi qu’elles méritent. L’utilisation de caméras corporelles rendrait de facto impossible les fausses accusations de «comportement discriminatoire ou violent».
Il est minuit cinq
Le gouvernement doit intervenir maintenant car il est presque trop tard. Si certains quartiers sont des zones interdites à la police, quand est-il des simples et honnêtes citoyens? Les politiciens doivent se rendre compte qu’il est parfois nécessaire d’agir comme une force de police, même si c’est précisément une partie de leur électorat qui fait en sorte que nos communes deviennent invivables.
Dans ce domaine, la police est un partenaire stratégique important du gouvernement et de la population. L’approche «cool» a échoué. Il est donc temps que le monopole de la violence revienne à qui il appartient: la police.
Bob De Brabandere
Sénateur et Président du Vlaams Belang Bruxellois
Ortwin Depoortere
Député fédéral; Président de la Commission de l’Intérieur