Réaménagement des Quatre Bras: guide pratique pour rendre Bruxelles inattractive
Dans le cadre des travaux sur le ring bruxellois, le croisement des Quatre Bras sera repensé pour permettre une circulation plus fluide. Il y aura également un pont cyclable pour que les deux parties de l’avenue de Tervuren puissent être traversées en toute sécurité. Pour le moment il ne s’agit encore que d’un projet, mais on peut déjà considérer que l’intention du Gouvernement de le Région bruxelloise est de faire fuir les automobilistes navetteurs en rendant la ville toujours plus inaccessible.
L’avenue Tervuren est avec la E411 à Auderghem et la E40 à Kraainem, l’une des voies d’accès les plus importantes vers la Région bruxelloise. Dans des circonstances normales, ce sont des artères cruciales où il y a déjà des embouteillages pendant les heures de pointe du matin et du soir. Maintenant que la crise sanitaire a changé nos habitudes, la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), en profite une fois de plus pour imposer sa vision dogmatique de Bruxelles. En 2020, de nombreuses bandes de circulation ont été remplacées par des pistes cyclables dites «temporaires». Un an plus tard, elles semblent toujours là, alors qu’elles sont peu fréquentées et que, en plus, elles sont parfois situées à côté de pistes cyclables déjà existantes.
Dans le cas de l’avenue de Tervuren, la méthode de travail est la même: la crise sanitaire, et la réduction de l’intensité du trafic qui en découle, est instrumentalisée pour déployer une phase de test. Cela consiste à fermer une voie dans chaque sens pour en faire des pistes cyclables. Les résultats montreront, sans surprise, qu’il n’y a aucun impact sur la fluidité du trafic. La phase de test deviendra probablement la nouvelle norme par la suite, et les problèmes viendront… plus tard. Ces problèmes artificiels sont imputés à la Flandre. Selon certains bourgmestres bruxellois, ce serait la Flandre qui rend plus difficile l’accès à la Région bruxelloise dans le but d’en tirer profit économiquement, alors que pendant ce temps le gouvernement régional mène une enquête clairement dirigée contre les automobilistes. C’est un non-sens absolu.
Pour le Vlaams Belang, c’est encore une nouvelle manifestation de mauvaise gestion. Sur l’avenue de Tervuren il y a déjà une piste cyclable qui est à peine entretenue par la Région. Un élargissement combiné à une rénovation en profondeur de cette piste cyclable permettrait de trouver un bon équilibre entre économie et écologie. Il peut y avoir plus de place pour les cyclistes, mais cela doit être fait de manière réfléchie et concertée. Les automobilistes ont également le droit à une circulation fluide et de participer à la réflexion sur ce type de projets. Sans cela on ne peut pas parler de politique de mobilité pour tous, mais bien de favoritisme au bénéfice de ses propres électeurs.
La fermeture de deux des quatre voies de l’avenue de Tervuren pendant les vacances d’été et pendant cette crise sanitaire ne peut que produire des résultats tronqués. La spontanéité enthousiaste avec laquelle Madame Van den Brandt (Groen) anticipe sur le projet flamand témoigne de son mépris pour l’automobiliste bruxellois. Il n’a plus le droit de conduire sa voiture en toute fluidité, partout où il pourrait encore circuler sans encombre il sera paralysé de façon parfaitement artificielle. C’est ça la mobilité verte!