Trois questions à Bob De Brabandere

06 Oct 2020 | Editoriaux

Bob De Brabandere, vous êtes Sénateur et Président du Vlaams belang pour la Région bruxelloise. Nous vivons toujours une crise sanitaire sans précédent, que vous inspire ces événements tragiques ?

Il y a parfois dans l’histoire des hommes des moments charnières qui bouleversent l’ordre des priorités, le regard que l’on porte sur les autres et sur soi-même et sur l’organisation de la société où l’on vit. La crise sanitaire que nous connaissons est un de ces moments qui révèlent ce qu’il y a de meilleurs en nous, mais aussi nos faiblesses ainsi que les dysfonctionnements d’un système qui était déjà essoufflé depuis longtemps.

Le système libéral/socialiste et ses variantes montre ses limites. Il n’est pas capable d’affronter une situation de crise majeure. La baudruche de la globalisation, voulue et promue par ce binôme politique, éclate en plein vol. Soudain, le village mondial se révèle empoisonné et le monde redécouvre, pour un temps, les vertus des frontières et de la souveraineté. De même que les approches différentes du danger mortel auquel les peuples sont confrontés montrent la réalité incontournable des identités. Sans parler bien entendu de l’acceptation des contraintes qui varie selon les communautés et qui montre que la société multiculturelle harmonieuse et conviviale que vantent nos médias subsidiés et les politiciens des vieux partis est une fadaise absolue.

 

La question essentielle qui se pose est de savoir si les Etats tireront les leçons de ce moment de notre histoire ?

En effet, des centaines de colonnes ont été noircies sur l’avènement d’un «nouveau monde» après la crise sanitaire, le «rien ne sera jamais plus comme avant» est le mot d’ordre répété avec conviction par les éditorialistes de tous bords. Seule note discordante, l’écrivain Michel Houellebecq: «Je ne crois pas une demi-seconde aux déclarations du genre ‘rien ne sera plus jamais comme avant’. Au contraire, tout restera exactement pareil », « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde; ce sera le même, en un peu pire».

Michel Houellebecq n’a sans doute pas tout à fait tort, nous avons vu comment à Bruxelles, les ayatollahs d’Ecolo/Groen ont instrumentalisé la crise pour imposer leurs vues démentielles sur l’organisation de la ville. Nous voyons comment le gouvernement Belge, parfaitement illégitime, non élu, constitué de partis politiques qui ont tous perdu les élections à plate couture, se sont maintenus au pouvoir sous le couvert de la crise sanitaire pour finalement accoucher d’un gouvernement qui ne reflète pas du tout, bien au contraire, le résultat des urnes du côté flamand.

 

Y a-t-il une seule chance que les Etats européens se décident à relocaliser une série de productions stratégiques essentielles, comme ce qui concerne le secteur de la santé: masques, médicaments, etc ?

A première vue non, sauf… Sauf si les peuples eux-mêmes tirent les leçons des événements et forcent les Etats à changer de logique en donnant, enfin, la priorité absolue aux membres de la communauté nationale. Ce que cette crise nous a appris, sans aucun doute, c’est que nous ne pouvons pas compter sur nos gouvernements pour assurer notre sécurité physique et sanitaire. Il nous appartient de faire mentir le pessimisme de Michel Houellebecq, nous devons prendre notre destin en main, vous et moi, ensemble, pour les générations à venir et pour nous-mêmes. En démocratie, le changement passe par les urnes. C’est en cet instant fugace que notre destin et celui des gens que nous aimons se dessine. C’est à ce moment-là qu’il faut se souvenir des incompétences, des lâchetés et des trahisons de ceux qui détiennent le pouvoir. En Flandre et à Bruxelles il y a une alternative possible: le Vlaams Belang. Vous le savez, bien sûr, et maintenant il faut le faire savoir, parce que l’espoir est un devoir.