Quelle solution pour les malades de longue durée
Il y a actuellement environ 460.000 malades de longue durée en Belgique, un chiffre qui a fortement augmenté ces dernières années et qui continue de croître. C’est un problème auquel il faut s’attaquer de toute urgence. Cela touche notamment à l’accès plus difficile à la retraite anticipée et au stress au travail, qui en est largement la cause.
Le ministre des Affaires sociales Frank Vandenbroucke (Vooruit, anciennement SPa) utilise un questionnaire obligatoire pour inciter les malades à la réflexion et ainsi les inciter à retourner au travail. Autant le dire tout de suite: c’est un flop! Quatre malades sur dix ne remplissent mêmes pas le questionnaire et les mutuelles ne sont pas plus enthousiastes. Toutefois, le ministre affirme que des consultations ont été tenues au préalable avec tous les acteurs concernés, il y a donc un hiatus quelque part.
On ne peut nier que de nombreuses personnes sont effectivement malades, mais il y a certainement un certain nombre de malades de longue durée qui sont capables de travailler si un travail adapté leur est proposé. Les médecins-conseils des caisses d’assurance maladie ont ici un rôle essentiel. Force est de constater que se pose un problème depuis de nombreuses années. Le nombre de ces médecins-conseils diminue drastiquement alors que le nombre des malades augmente fortement. Près de 187.000 contrôles ont été effectués en 2020, ce qui signifie que moins de la moitié des malades de longue durée ont vu un médecin-conseil au cours de cette année-là. C’est parfaitement logique puisqu’il n’y a que 280 médecins-conseils qui travaillent encore dans les caisses d’assurance maladie. Le fait est qu’Ils ne sont plus en mesure d’exercer correctement leurs fonctions.
Le ministre admet volontiers qu’il a un problème, mais il n’a pas de solution. Notons également des différences régionales significatives. En Wallonie, 16 % de la population active sont des personnes handicapées, en Flandre 10 %. Force est donc de constater que les mutuelles wallonnes ont une politique beaucoup plus laxiste que celles en Flandre. La nécessaire réactivation des malades reste donc au frigo. Il faut maintenant travailler sérieusement sur un projet pragmatique, pratique et réalisable parce que le coût social est trop important. Personne ne profite de la situation actuelle et le statu quo signifie en réalité un recul.