Mobilité: rendre la vie impossible aux Bruxellois, voilà ce qu’ils veulent!

24 Mai 2021 | Nouvelles

Dans le précédent numéro de Bruxelles Demain, nous avons évoqué le déploiement de la zone 30 en Région bruxelloise au début de cette année. À peine six mois plus tard, les premiers cris de victoire se font entendre de la part de la très contestée ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Ecolo/Groen). Désormais, l’automobiliste bruxellois roulerait plus lentement même si la vitesse n’était pas réduite à 30 km/h. Elle appelle même cela un «changement de mentalité».

Selon les premières indications, l’introduction de la zone 30 aurait conduit à une diminution du nombre d’accidents graves. Selon la ministre, la ville est maintenant devenue plus sûre et plus agréable à vivre. Cependant, diverses études ont déjà montré que les véhicules qui doivent rouler à 30 km/h consomment plus, et donc polluent également plus, que lorsqu’ils roulent à 50 km/h. A la vitesse de 30 km/h, le trafic serait également plus fluide si l’on en croit Madame Van den Brandt. Ce fut en effet le cas lors du confinement, lorsque les embouteillages ont disparu comme neige au soleil. Mais depuis, la vie reprend lentement son cours, les voitures sont de retour en ville et avec elles les sempiternels embouteillages. Selon les données du spécialiste de la circulation routière TomTom, il semble y avoir eu plus d’embouteillages ce printemps qu’un an plus tôt alors que le télétravail est toujours une obligation. En d’autres termes, Bruxelles menace de se payer un infarctus routier comme on n’en aura jamais vu.

 

Des pistes cyclables en catimini

La ministre écologiste Van den Brandt instrumentalise politiquement les engorgements. Plus il y a d’embouteillages, plus elle pense pouvoir vendre sa politique du tout aux vélos. Rappelez-vous le mois d’avril 2020, en plein confinement, des pistes cyclables temporaires devaient permettre aux Bruxellois de se déplacer à vélo et ainsi éviter le risque de contamination dans les transports en commun. Avec quelques litres de peinture et quelques blocs de béton, les voies carrossables ont été transformées en pistes cyclables en catimini pendant la nuit. Le résultat était à peine perceptible en raison de la réduction du trafic dû au confinement et au télétravail. Maintenant que la circulation et la vie se remettent sur les rails, on s’attend à ce que ces pistes cyclables temporaires disparaissent afin d’éviter des embouteillages monstres. Bien naïf celui qui veut y croire. 

Ces pistes cyclables appartiennent à la catégorie «infrastructures temporaires» et ne peuvent donc pas subsister légalement plus de deux ans. Dans des circonstances normales, de telles initiatives ne se seraient concrétisées qu’après une consultation des riverains, une étude d’impact et une demande de permis. Madame Van den Brandt et sa clique n’ont plus actuellement qu’un an encore pour demander des permis pour les 40 km de pistes cyclables temporaires. Malheureusement, une fois qu’un permis est demandé, la situation (temporaire) se fige jusqu’à ce qu’il y ait une réponse à la demande. Selon son cabinet, les trois quarts des infrastructures temporaires deviendront donc définitives. Dans l’intervalle, les embouteillages continueront d’augmenter à mesure que l’on sortira du confinement et du télétravail obligatoire. Ironiquement, vous pouvez donc vous préparer à une ville plus «verte» à l’automne 2021 avec des  embouteillages monstrueux et donc un afflux extraordinaire d’air «pur».

 

Les «génies verts» pensent-ils aux conséquences?

Chers amis lecteurs, si vous pensez qu’avec cette pantalonnade on a touché le fond, nous devons malheureusement vous détromper. En effet, une nouvelle phase de la zone de basses émissions (LEZ) débutera dès le 1er janvier 2022. Les voitures, camionnettes, minibus à moteur diesel Euro 4 ne seront plus autorisés en Région bruxelloise. Cela concerne les véhicules immatriculés entre 2006 et 2010, soit tout de même 100.000 véhicules en Belgique. Ceux qui souhaitent se rendre à Bruxelles devront obligatoirement acheter un passe journalier de 35 euros et ceux qui omettraient de le faire devront payer une amende de 350 euros! Ce sont donc, une fois de plus, les familles les plus vulnérables socialement qui vont pâtir de ce nouvel impôt parce que ce sont précisément ces familles-là qui possèdent le plus souvent une voiture plus ancienne. Ils n’ont pas les moyens d’acheter comme ça une nouvelle voiture qui répond aux critères de la LEZ. Cela conduit donc à créer un surplus de pauvreté de mobilité, cela chasse les gens hors de la ville et cela réduit la compétitivité de nos entreprises. Nos «génies verts» y ont-ils pensé? 

Heureusement, dans cette litanie de cornichonneries, il y a aussi quelques notes positives. Par exemple, fin mars, la monolithique et infatigable ministre Van den Brandt a annoncé son intention de convertir cet été deux des quatre voies de la chaussée de Tervuren en «piste cyclable d’essai». Les raisons évoquées sont les travaux sur le Ring de Bruxelles et le projet de la Région flamande de construire un pont cyclable sur le point de passage des quatre bras à Tervuren. Ce pont permettra de connecter directement les deux côtés de la chaussée de Tervuren en toute sécurité. La pétulante Van den Brandt avait espéré convaincre son homologue flamande (Lydia Peeters, Open VLD) de participer à son orgie vélocipédique pendant les vacances d’été, mais pour une fois les Bruxellois se sont montrés réactifs. Ainsi les deux Woluwé ont immédiatement émis de très vives protestations de telle sorte que le gouvernement flamand a mis fin à sa collaboration avec la ministre Van den Brandt fin avril. Donc pas de phase de test, bonne nouvelle! L’absurdité de cette histoire réside dans le fait qu’une piste cyclable existe déjà, mais elle est en mauvais état. Au lieu de rénover la piste cyclable existante, Van den Brandt avait espéré avec une phase de test pouvoir utiliser à nouveau l’astuce des pistes cyclables Corona pour pérenniser ces bandes « temporaires » et ainsi plonger une fois de plus les automobilistes dans un véritable enfer. Finalement, la piste cyclable existante sera élargie, ce qui est une excellente chose et surtout cette partie de Bruxelles pourra encore, temporairement, jouir d’un environnement où il est encore agréable de vivre.

 

Rendre la vie impossible aux automobilistes

En réalité, la stratégie de Madame Van de Brandt et sa secte verte se précise: il s’agit rendre la vie impossible aux automobilistes et ce de toutes les manières possibles. Réduire les voies d’accès à Bruxelles, provoquer des embouteillages sur les voies d’accès vers la ville, chasser les voitures avec une LEZ, percevoir un péage aux navetteurs, installer des radars et des contrôles de tronçons, etc. Tout cela est accompli par un ministre dont le parti (Groen) se dit inclusif, social et tolérant. Peu à peu, les Bruxellois commencent à voir l’hypocrisie de l’histoire. Sur Facebook, le groupe francophone «L’automobiliste en a marre» compte plus de 40.000 membres qui en ont assez de la politique antisociale d’Elke Van den Brandt. Le Vlaams Belang soutient ceux qui s’opposent à la folie dictatoriale du tout aux vélos. Il est certainement acceptable de créer des pistes cyclables quand c’est utile, mais il est également nécessaire de prendre en compte ceux qui, pour toutes sortes de bonnes raisons, ne peuvent ou ne veulent pas de ce moyen de transport extrêmement dangereux. Nous pensons évidemment aux personnes qui ont des difficultés à marcher, qui viennent de loin ou qui doivent transporter des objets lourds. Il y a aussi les indépendants et les entreprises pour qui leurs véhicules sont un outil de travail, ou ceux qui travaillent la nuit et ne peuvent pas compter sur les transports en commun.

Malheureusement, nous devons encore nous mordre les doigts pendant trois ans, mais nous sommes impatients de prendre rendez-vous avec vous pour expulser ce groupe d’écologistes dogmatiques du gouvernement bruxellois lors des élections régionales de mai 2024. Et cela, vous le savez, n’est possible qu’avec VOTRE aide et VOTRE soutien!

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