La Caisse fédérale des pensions gravement défaillante face à une fraude aux pensions depuis le Maroc
Le Vlaams Belang demande une évaluation du système de contrôle de la Caisse fédérale des pensions afin de mieux détecter et prévenir les abus. Selon des informations récentes, un couple belgo-marocain aurait perçu pendant des années une pension belge à laquelle il n’avait pas droit.
« On parle d’un montant total atteignant plusieurs centaines de milliers d’euros », déclare la députée Ellen Samyn (Vlaams Belang). « Le couple en question résidait pratiquement en permanence au Maroc tout en percevant une garantie de revenus pour personnes âgées, sur la base d’une résidence prétendue en Belgique. »
La fraude présumée n’a été découverte qu’après qu’un lanceur d’alerte anonyme a averti la Caisse fédérale des pensions.
« Il a fallu une vingtaine de signalements de sa part pour que la Caisse réagisse enfin », poursuit Samyn. « Cela soulève de sérieuses questions sur le suivi interne et l’efficacité du système de contrôle. »
La députée annonce qu’elle interpellera le ministre des Pensions, Jan Jambon (N-VA), lors de la séance plénière.
« Nous voulons savoir comment une telle fraude a pu passer sous les radars aussi longtemps, et pourquoi la Caisse n’a agi qu’après de nombreuses alertes », insiste Samyn. « Nous nous interrogeons également sur les investissements dans les contrôles structurels, tant en ce qui concerne les conditions de séjour que les procédures de regroupement familial et de naturalisation. »
« Il est crucial que chaque euro de notre sécurité sociale aille à ceux qui y ont droit »
L’affaire est désormais portée devant le tribunal correctionnel de Liège, où le couple est jugé aux côtés de leur fils, qui aurait aidé à remplir les documents. La Caisse fédérale des pensions s’est constituée partie civile.
Pour le Vlaams Belang, ce cas est révélateur d’inquiétudes plus larges concernant le contrôle des allocations sociales.
« En période de restrictions budgétaires, il est essentiel que chaque euro de la sécurité sociale aille à ceux qui y ont réellement droit, qui vivent effectivement dans notre pays et y contribuent », conclut Samyn.