La zone LEZ de Bruxelles a rapporté 5,74 millions d’euros à la Région l’an dernier.
La zone de basses émissions (LEZ) de Bruxelles a rapporté à la région plus de 5,74 millions d’euros d’amendes l’année dernière pour non-respect des normes d’émission. C’est ce qu’il ressort de la réponse du ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron (Ecolo), à une question écrite de Bob De Brabandere, chef de groupe du Vlaams Belang au Parlement bruxellois. « Malgré la transition vers un parc automobile plus propre et l’amélioration de la qualité de l’air, le gouvernement bruxellois maintient la LEZ. La question est de savoir si cette zone n’est pas devenue une source de revenus au détriment des automobilistes, alors que ses objectifs ont en grande partie été atteints. »
En 2024, l’administration fiscale bruxelloise a émis 16.403 amendes LEZ, pour un montant total de 5.741.050 euros qui sont directement versés dans les caisses de la Région. Au total, 13.691 véhicules ont été sanctionnés, dont la grande majorité sont des voitures et des utilitaires diesel répondant à la norme Euro 3 (1.911 véhicules ou 14,0 %) et Euro 4 (11.178 véhicules ou 81,6 %). « Le fait que la Région puisse compter chaque année sur 5 millions d’euros n’a plus rien à voir avec des objectifs environnementaux », affirme De Brabandere. « La qualité de l’air s’est améliorée et les véhicules les plus polluants ont disparu des rues. Pourtant, le gouvernement bruxellois persiste avec la LEZ, avec toutes les conséquences antisociales que cela entraîne pour des milliers de familles vulnérables qui dépendent de leur voiture. »
« La LEZ est devenue une barrière de péage moderne, qui n’a plus grand-chose à voir avec l’environnement » À l’exception de l’année record 2023 (29.643 amendes), le nombre de contraventions reste stable depuis 2020, entre 12.000 et 19.000 par an. Le montant de l’amende est également resté inchangé : 350 euros dès la première infraction, ce qui fait de la Région bruxelloise l’une des plus strictes d’Europe.
« Bien que le ministre Maron ait répété à plusieurs reprises que la priorité était la santé et non l’argent, je constate qu’il n’y a aucune hésitation à sanctionner durement dès la première infraction », déclare le chef de groupe bruxellois. « Le Vlaams Belang a plaidé durant la dernière législature pour une marge de tolérance en cas d’entrée brève et involontaire dans la LEZ. Cela a été balayé d’un revers de main, sous prétexte que ce n’était pas techniquement faisable. Mais quand cela rapporte de l’argent, il n’est plus question de politique sociale. » Ceux qui souhaitent malgré tout entrer dans la Région bruxelloise avec un véhicule non autorisé peuvent encore acheter un pass journalier à 35 euros (limité à 24 jours par plaque d’immatriculation et par an). En 2024, cela a rapporté 2,03 millions d’euros supplémentaires (58.220 pass), en plus des amendes perçues.
« Qu’une LEZ ait été nécessaire pour améliorer la qualité de l’air a été démontré par des résultats positifs », conclut De Brabandere. « Mais aujourd’hui, la LEZ est devenue une barrière de péage moderne, qui n’a plus grand-chose à voir avec l’environnement. » Le Vlaams Belang souhaite la suppression des zones de basses émissions, surtout lorsque leurs objectifs ont été atteints.